18 ème Journée Mondiale de la Lutte Contre le Paludisme (2025)

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La Côte d?Ivoire a commémoré la 18? Journée mondiale de lutte contre le paludisme le vendredi 25 avril 2025, en phase avec l?agenda mondial. Le thème international retenu en 2025 était « "Le paludisme se termine avec nous : Réinvestir, réimaginer, rallumer" reflétant la nécessité de redoubler d?initiatives pour éliminer cette maladie. À l?instar des années précédentes, une cérémonie officielle a été organisée en Côte d?Ivoire, rassemblant le Ministre de la Santé, les autorités locales et les partenaires internationaux (OMS, UNICEF, USAID, ambassadeurs). Cette célébration nationale s?est tenue dans la localité de Montézo (département d?Alépé) et a connu une forte mobilisation communautaire. Au cours de l?événement, les intervenants ont mis l?accent sur la responsabilisation de chacun face au paludisme ? illustrée par le slogan local « Le paludisme se termine avec nous » ? et sur l?importance de l?innovation et de l?investissement pour vaincre le fléau.


Les statistiques récentes témoignent d’une amélioration progressive de la situation paludique en Côte d’Ivoire, même si le paludisme demeure endémique. En 2023, un tiers des consultations médicales dans le pays était encore dû au paludisme (33 patients sur 100 en moyenne), contre près de la moitié une décennie plus tôt. Cette maladie reste ainsi la première cause de morbidité dans les formations sanitaires ivoiriennes. Sur le plan de la mortalité, les efforts de lutte ont permis une réduction de plus de 50% des décès liés au paludisme en l’espace de cinq ans : le nombre de décès annuels est passé de 3?222 en 2017 à environ 1?485 en 2023. Cela correspond à un taux ramené à ~4 décès pour 100 000 habitants, contre 10 pour 100 000 cinq ans auparavant?. Concrètement, le paludisme tue encore en moyenne quatre personnes par jour en Côte d’Ivoire, dont trois sont des enfants de moins de cinq ans?. Malgré cette charge élevée, la tendance est à la baisse continue grâce aux interventions intensifiées. Les autorités sanitaires soulignent qu’en dépit des progrès, le paludisme demeure un enjeu de santé publique majeur, d’où l’importance de maintenir la vigilance et les actions de contrôle.

Les prises de parole officielles lors de cette journée ont souligné la volonté politique renouvelée de vaincre le paludisme. Le représentant de l’OMS en Côte d’Ivoire a appelé à renforcer l’engagement politique et à poursuivre les investissements dans la prévention et la lutte antipaludique, en exhortant tous les acteurs (décideurs, personnel de santé, communautés) à unir leurs efforts vers l’élimination. 

Le Ministre de la Santé, Pierre  Dimba, a quant à lui réaffirmé l’objectif d’éliminer le paludisme d’ici 2030, un but ambitieux mais jugé réalisable avec l’appui des partenaires et des nouvelles stratégies disponibles. Il a mis en avant les progrès accomplis tout en rappelant que « le paludisme reste un défi majeur de santé publique » et a invité la population à adopter les mesures de prévention : utilisation systématique des moustiquaires imprégnées, et surtout l’assainissement du cadre de vie par l’élimination des eaux stagnantes en recommandant le recours rapide aux soins en cas de fièvre?. Quelques jours avant le 25 avril, le gouvernement a également pris des décisions importantes, notamment l’adoption en Conseil des ministres d’un projet de loi visant à renforcer la lutte contre le paludisme (mesure législative venant consolider le cadre juridique et financier de la lutte). Enfin, les autorités ont profité de la tribune de cette 18? Journée mondiale pour remercier les partenaires techniques et financiers et annoncer que la Côte d’Ivoire maintient le cap vers une « Côte d’Ivoire sans paludisme »dans les prochaines années.